bethany elyane tigers. (OK)

Une jambe repliée sur le lit, un bras qui pend dans le vide. Un ventre qui se tord et qui se tortille en faisant souffrir son propriétaire. Était-ce la faim, la peur ou le stress ? Un mélange des trois ? C'était que lyle avait de quoi ne pas se sentir au mieux de sa forme, si l'on pensait au beau bibliothécaire qui l'avait rembarré après que le rouge et or lui ait déclaré sa flamme, à la belle serpentard qui avait mystérieusement disparu après que le jeune homme l'eut rembarré suite à sa déclaration d'amour. Événements déplaisants s'il en étaient, ils avaient pourris l'été de l'adolescent qui avait passé ses journées à élaborer des stratégies pour regagner les cœurs des deux rosenthal, et ses nuits à se répéter que non, définitivement, non, l'idée qu'il avait eu dans la journée était pourrave. Si seulement en arrivant à poudlard, la solution lui été apparue clairement, comme par magie... hélas, il avait passé le festin de début d'année aussi déprimé que durant les deux derniers mois, le visage baissé sur une assiette vide. La tête penchée comme si tout le poids du monde pesait sur ses épaules. Et c'était bien ça, pour lui, puisqu'il avait peur du regard de nick qui, peut-être, le regardait. Avec un peu de chance. Ou pas. La terreur de lyle, toute la soirée, à se demander si oui ou non ces putains de beaux yeux se posaient de temps à autres sur lui, s'ils le fixaient carrément, ou s'ils s'en foutaient complètement. La terreur de lyle, pendant deux heures, à attendre la fin du repas comme un supplicié au bûcher attend la mort.

lyle – « J'y vais. »
un con – « Bonne chance, soldat. »

À noter : arrêter de penser tout haut.

Les yeux qui piquent, les pensées qui se bousculent. Une frénétique envie de tout envoyer foutre en l'air, l'absurde idée que peut-être, tout recommencera à nouveau, try again. Mais cette putain de vie n'était pas ainsi faite, pensait le rouge et or en descendant les escaliers. Oh non, elle préférait vous voir souffrir, vous voir à l'agonie, voir le sang couler lentement de votre bouche, jusqu'à la dernière goutte de souffrance. Ensuite, seulement, avec un peu de chance, les portes du paradis s'ouvrirait pour vous. Mais en attendant, souffrez mille morts pour faire plaisir à cette salope de vie. Sucez-la jusqu'à la moelle, comme on dit. Le jeune homme s'était prêté au jeu un moment. Ouais, lyle avait sincèrement cru qu'on pouvait profiter, et voir le quotidien avec des lunettes à montures fluorescentes et des verres roses bonbon en forme de cœur. Un rictus se dessina sur ses lèvres alors qu'il arrivait dans le cachot par lequel on accédait aux cuisines. Ado rebelle, il avait fait une crise d'adolescence positive, avec des la-vie-est-belle un peu partout et des sourires en-veux-tu-en-voilà. Mais un jour, il fallait ouvrir les yeux. Voir que putain, non, la vie n'est pas facile, mais pleine de problèmes, de soucis, d'équations, de factures à payer, de services à régler, d'économie à faire, de lendemains à préparer, de couches à changer, de putains de triangles amoureux à subir. Il poussa un long soupir en entrant dans la grande pièce déjà éclairée. Était-il trop fatigué pour le remarquer, ou trop prit aux tripes en pensant à ce qui s'était passé là lors de sa dernière visite ? À moins que ce ne soit simplement parce qu'il se retenait de dégueuler en voyant celui qui se trouvait déjà là.

Des milliers de bouches pleines de dents acérées qui fusent sur lyle, qui le bouffent, qui le déchiquètent, qui le torturent, qui s'amusent à lui faire du mal, qui le pincent, qui le griffent, qui lui font espérer qu'il va mourir avant de ne devoir prononcer le moindre mot à l'adresse de nicholas, qui lui font croire ça, qui lui font soupirer de soulagement, puis qui disparaissent soudainement, le laissant, lui, seul, la bouche entrouverte, ne sachant plus quoi dire, les yeux fixés sur l'homme qu'il aime, les pensées qui s'embrouillaient, les yeux qui retenaient des larmes stupides.

Réagis, connard.

lyle – « Oh, putain. » Allez, bordel. « Salut. »

Connard, connard, connard.

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