Peter Fox [OK]

Il s’agit d’un ancien personnage, sur un RPG Harry Potter.

Une douce couverture de coton s'était étendue sur tout le château de Poudlard, arrosant également les alentours de sa blancheur pure. Au dehors, en ce samedi matin, les élèves de l'école de sorcellerie avaient décidé de sortir en masse, emmitouflés dans leur écharpe, les mains protégés par des gants. Il n'était que 10h, mais on entendait déjà des cris d'amusement, des boules froides se fracasser sur les capes de sorciers trempées, des rires qui s'élevaient dans les airs.

Ce matin, Dwain avait décidé de sacrifier son petit-déjeuner pour un peu de sommeil supplémentaire. A l'approche des vacances de Noël, il avait décidé de faire tous ses devoirs, afin d'être tranquille, mais ça l'avait donc conduit à passer quelques nuits où il ne dormait que deux ou trois heures, contraint par son perfectionnisme maladif, de faire et refaire certaines de ses démonstrations trop peu développées. Bref, la dernière semaine avant les vacances avait été éprouvante, mais maintenant, il pouvait se sentir fier de pouvoir se reposer, glander, dormir... Enfin ce que font "les jeunes" d'habitude !

C'est donc d'une grande bonne humeur que le garçon s'éveilla ce matin-là, heureux de constater qu'il était seul dans le dortoir. Un sourire vint se percher sur ses lèvres tandis que ses bras s'allongeaient, lui débloquant sa colonne vertébrale endormie. Il se mit sur le côté, eut un frisson en passant malencontreusement ses doigts sur sa cuisse, et rapprocha sa couette près de lui. Son regard se posa sur sa table de nuit, et son sourire s'effaça. Il se demanda d'abord à qui l'écriture appartenait, mais en lisant les mots posés sur le parchemin, il se rappela d'Alexandre. Alexandre...

Les deux garçons s'étaient officiellement rencontrés sur le terrain de Quidditch, il y avait très peu de temps. Dwain l'avait déjà plus ou moins observé, intéressé par son petit côté énigmatique, mais le trouvant aussi tout simplement très mignon. Puis il y avait eu Matthias, et il n'avait plus pensé à Alexandre. Du moins, jusqu'à ce qu'il le trouve allongé contre le sol froid du stade de Quidditch, son balai à quelques mètres de lui, dans un état bien mauvais. Son instinct l'avait précipité vers lui, inquiété par l'état dans lequel le beau jeune homme pourrait être. Il allait bien, et ils étaient donc rentrés vers le château, le coeur de Dwain battant la chamade. Ils avaient alors passé quelques heures agréables à discuter bien au chaud.

Mais évidemment, ce petit moment paisible et idéal avait eu -comme à chaque fois- sa chute déplaisante et grandement décevante. Lorsqu'il avait voulu reparler à Alexandre, il s'était confronté à un tout autre garçon : froid, distant, désagréable. Il n'avait pas compris, s'était senti manipulé et humilié. Il avait donc décidé de l'éviter, jusqu'à ce que le Gryffondor se réveille, et lui envoie un hibou, lui donnant rendez-vous ce jour au lac. Quand Dwain avait ouvert la lettre, il avait levé les sourcils en l'air, et dans sa tête, il était clair qu'il n'y irait pas ! Il s'était couché, puis avait hésité... Après tout, peut-être qu'il aurait des explications sur son attitude lunatique ? Et puis, peut-être que... Les hésitations de Dwain s'étaient mélangées jusqu'à ce qu'il les oublie, et s'endorme.

Ce matin, il était sûr qu'il ne se rendrait pas à ce rendez-vous ! Il ne devait pas céder aux caprices d'Alexandre ! Il lui avait manqué de respect, et il ne méritait pas que Dwain se mette à genoux. Mais si c'était lui qui se mettait à genoux, finalement ?... Et si... Dwain imagina honteusement les lèvres du Gryffondor qu'il imaginait si douces... Il ferma les yeux, inspira profondément, et son corps se contracta.

Il était très précisément 15h54. Dwain avait enfilé un beau jeans, une chemise noire entrouverte malgré le froid, et avait serré sa cape de sorcier autour de lui, après avoir enroulé son écharpe argent et bleue autour de son cou nu. Des gants noirs pour protéger ses doigts, et il était paré. La neige crissait sous le poids de son corps tremblotant, tandis que Dwain se demandait pourquoi Alexandre lui avait donné rendez-vous à l'extérieur alors qu'il y avait de nombreux endroits à l'intérieur où ils pourraient discuter ! De nouveau, il se monta un film : Alexandre voulait probablement de l'intimité...

Le lac était gelé quand il le vit de loin. Et dans un élan de précipitation, il accéléra sa marche, comme pressé de revoir le visage du Gryffondor. Rapidement, son désir fut exaucé. Alexandre était assis sur un gros tronc enneigé, et venait soudainement de se lever. Il s'approchait de Dwain, visiblement heureux qu'il soit venu.

Cherchant à se donner une contenance, le Serdaigle s'appliquait à garder un visage froid et dur, comme s'il souhaitait garder le contrôle de la situation. Les phrases d'Alexandre fusaient, et Dwain se délectait doucement de sa voix, affichant cependant, une mine désintéressée. Le Gryffondor s'était rassis sur le tronc d'arbre, fixant un point au loin.

Alexandre voulait des explications. Comment ça ? Oui, bien sûr qu'il l'avait marqué sur sa lettre, mais ... Dwain ne comprenait pas ce qu'il voulait qu'il lui dise. Après tout, c'était à Alexandre de s'expliquer ! Le Serdaigle décidé de masquer son agacement, et s'approcha doucement du Gryffondor, s'asseyant finalement à côté de lui, avant de s'approcher encore un peu, en quête de chaleur. Le jeune homme baissa ses yeux vers les mains d'Alexandre, laissant la question en suspens. Il tourna sa tête vers celle du Gryffondor, assumant presque totalement cette proximité, et lança alors :

- C'est à toi de m'expliquer ton comportement, je crois.